Ile de Pâques
Perdue au beau milieu du Pacifique Sud, l’île de Pâques fascine. Elle conserve ses secrets et n'a pas fini de faire rêver les voyageurs. Même si le voile a été levé partiellement, de nombreuses questions sans réponse subsistent ou sont âprement débattues par les scientifiques.
Les premiers habitants
On estime que les premiers habitants arrivèrent des Marquises. En effet, on retrouve de nombreuses similitudes dans la langue et dans la représentation des ancêtres sculptés dans la pierre.
Arrivée des Hollandais sur l’ìle de Pâques
Le 5 avril 1722 (dimanche de Pâques), l’amiral hollandais Jacob Roggeveen découvre une île minuscule qu'il nomme « Île de Pâques ». Il dénombre entre 2000 et 3000habitants sur lesquels il n’hésitera pas à ordonner de tirer. 13 Pascuans sont tués. Il quitte l’île au terme de 24h. En mars 1774 le capitaine Cook fait escale sur l’île de Pâques et en avril 1976 une première expédition française commandée par La Pérouse atteint l’île.
L’histoire de l’île de Pâques entre alors dans une ère de ténèbres. Les aventuriers et baleiniers infligent de multiples sévices aux Pascuans. Les chasseurs d’esclaves péruviens déciment la population de l’île en 1862. Puis des missionnaires français arrivent sur l’île.
Influence des missionnaires français
Après s'être opposés à leur présence, les Pascuans finissent par se laisser gagner par la bonne parole. En 1868, tous les indigènes sont convertis. Cette année-là, un aventurier français, J.-B. Dutrou débarque en voulant introduire l’élevage sur l’île. Il achète des terres aux Pascuans et met l’île à feu et à sang, de graves incidents éclatent en 1870 avec les missionnaires et les indigènes. Dutrou est finalement assassiné en 1877. De nombreux navires abordèrent l’île par la suite.
L'annexion par le Chili
Elle devient possession chilienne en 1888.
6000Pascuans auraient peuplé l’île dans les années 1300. En décembre 1862, un millier d’entre eux, dont la famille royale et les sages capables de déchiffrer l’écriture rongo rongo, a été déporté pour servir d’esclaves dans les mines péruviennes de guano.
En 1877, seuls 111 autochtones subsistaient sur l’île.
Les origines incertaines des statues de l’île de Pâques
Ces statues, les Moai, emblèmes de l’île de Pâques, étonnent et questionnent. Leurs secrets sont bien gardés. On ne connaît pas leur(s) auteur(s). Elles ont été sculptés dès l’arrivée des premiers habitants en 1200 et jusque vers 1650. On ne sait pas exactement pourquoi ces statues étaient érigées et ce qu’elles symbolisaient. On suppose qu'elles étaient des représentations d’ancêtres illustres déifiés et que leur fonction était de protéger le clan, ce qui expliquerait pourquoi les moai des plateformes (ahu) en bord de mer sont tournés vers la terre. Leur taille imposante pouvait aussi être une démonstration de puissance de la tribu.
Organisation de la société Rapanui
L’organisation de la société Rapa Nui est très mal connue (manque de sources fiables). Les seules informations dont nous disposons proviennent de comptes-rendus d'explorateurs, de missionnaires et de scientifiques qui ont séjourné sur l’île de Pâques et de la tradition orale.
Selon la légende, Hotu Matu’a a colonisé Rapa Nui et est devenu le premier roi de l’île. Chacun de ses 6 fils est devenu chef d’une tribu (mata). Au XVIIe siècle, il y avait au moins 10 mata organisés en deux confédérations :
- Tribus de statut social supérieur qui vivaient dans la partie ouest de l’île.
- Tribus de statut social inférieur qui vivaient à l’est.
Chaque individu avait une place déterminée dans la hiérarchie sociale Rapa Nui.
L'écriture rongo rongo
Mystère de plus, cette écriture est à ce jour encore indéchiffrée. Il s’agit d’une série de signes gravés sur des tablettes en bois. Selon la tradition orale, le roi Hotu Matu’a serait arrivé sur l’île de Pâques avec 67 de ces tablettes, (ce qui semble improbable puisque aucune écriture de ce type n’existe en Polynésie). L’autre hypothèse est que le rongo-rongo a été inventé après le passage, en 1770, des Espagnols qui demandèrent aux Rapa Nui de signer un document validant l’annexion de leur île ! On aurait alors affaire à une écriture originale induite par le contact avec l’occident.
Les premières tablettes ont été collectées par les missionnaires chrétiens à la fin du XIXe siècle. Il ne reste plus, actuellement, que 26 pièces conservées dans des musées ou des collections privées. La lecture de ces tablettes se fait de gauche à droite puis, à la fin de la ligne, on retourne la tablette pour continuer à lire de gauche à droite et ainsi de suite de la première à la dernière ligne. Chaque symbole correspondrait à une idée ou une action mais malgré les nombreuses recherches les secrets de cette écriture persistent.
Comment sculpter et déplacer les moai ?
La taille des moai varie entre 3 à 21m et ils pèsent plusieurs tonnes. Les plus grands moai de l’île de Pâques sont, pour certains, en partie ensevelis, la taille et leur poids ne permettant probablement pas de les déplacer. Ils étaient donc peut-être destinés à rester dans la carrière sans qu’on puisse savoir réellement dans quel but.
Les moai étaient sculptés sur place, sur la falaise ou sur les pentes du volcan, initialement en basalte, en trachyte puis en utilisant la pierre volcanique du Rano Raraku, le tuf. On suppose les phases de construction comme ci-dessous.

L’un des mystères non résolus est de savoir pourquoi ils n’extrayaient pas les gros blocs bruts et les emmenaient dans un endroit plus accessible pour que les sculpteurs puissent travailler plus confortablement. Au lieu de cela, ils montaient sur la plus haute et difficile zone du volcan où ils sculptaient chaque détail, y compris les fins traits du visage et des mains.
Un des autres grands mystères est la technique employée pour les transporter depuis la carrière jusqu’aux plateformes aux 4coins de l’île.
De nombreuses théories ont tenté de répondre à la question.
- Faire rouler les moai sur des rondins de bois. Cette méthode implique l’utilisation de grandes quantités de bois et expliquerait la déforestation de l’île de Pâques.
- Déplacer le moai attachée au niveau de la tête avec des cordes, en la faisant se dandiner debout, un peu comme un réfrigérateur lors d’un déménagement. Cette méthode permettrait d’expliquer pourquoi des moai sont couchés sur le ventre. Ils seraient tombés en avant emportés par le poids de leur ventre. S’ils avaient été déplacés avec des rondins de bois, ils auraient été plus probablement allongés sur le dos. Mais lors de l’expérience, il s’agissait d’un moai de seulement cinq tonnes en béton, donc plus léger et moins fragile. De plus le terrain était plat, lisse et dégagé, ce qui ne correspond pas du tout à la géographie de l’île de Pâques.
- Sculpter le moai sur les plateformes et ne déplacer depuis la carrière que des blocs de tuf brut sur des rondins. Mais alors pourquoi ces moai « en chemin » ?
La question du déplacement des moai reste posée.
Le déclin des Rapa Nui
Plusieurs thèses sont énoncées.
L'écocide
La disparition de la forêt sur l'Ile de Pâques date des années 1500/1600 et serait due, pour certains scientifiques, au transport des moai qui aurait exigé énormément de bois. L’érosion des sols aurait rendu les terres agricoles moins fertiles. Les oiseaux qui ne pouvaient plus nicher auraient déserté l’île. Il n’aurait plus été possible de construire les pirogues pour pêcher. Les Rapa Nui auraient alors sombré dans le déclin et la guerre.
Autres théories
La responsabilité du rat polynésien a été évoquée. Celui-ci a été introduit par les premiers habitants et se nourrit des graines. Mais c’est peut-être plutôt les aléas climatiques, qui ont accéléré la disparition de la végétation. En effet, l’île de Pâques a connu une longue période de sécheresse entre 1570 et 1720. La situation ne s'est pas améliorée avec l'introduction des moutons au XIXe siècle par les colons européens. Il semble donc que la déforestation de l’île de Pâques serait due à de multiples causes.
Certains spécialiste pense que le manque de ressources a pu provoquer des guerres tribales. La tradition orale parle de luttes impitoyables entre les longues et les courtes oreilles (tribus), mais aucune preuve vient confirmer la réalité de ces conflits. Les objets trouvés en grande quantité sur l'île ne sont pas des armes mais des outils. De plus, aucun explorateur occidental n'a été témoin de guerres entre les Rapa Nui.
-De nombreuses questions restent en suspens sur ces géants de pierre-
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